Malgré son découpage, Le Labyrinthe des jours est un long poème qui revisite le mythe d'Ariane et de Thésée. Nous suivons Ariane qui refuse l'attente, va dans le labyrinthe, écrit, à la recherche de Thésée, mue par son désir.

Mélanie Leblanc conte cette recherche de l'homme, charnelle, une quête de soi, à travers notamment le sort séculaire des femmes, pour mieux s'en affranchir, pour mieux s'en imprégner, pleine conscience, apprivoiser.

J'aime beaucoup la réflexion sur la forme : les tirets permettant de suivre Ariane sur le fil, les slashes au couteau, les formes qui rappellent ses courbes, les contours, la pluie.

Mais relisant une deuxième fois ce texte, au-delà de son aspect formel, ce sont les trippes qui s'expriment dans l'écriture de l'autrice, le langage des viscères. Et c'est en ça, de mon point de vue, que réside tout l'intérêt du livre. Nos sentiments évoluent au rythme d'Ariane dans ce labyrinthe, dans son labyrinthe... sans jamais nous perdre. Équilibre.

Une langue simple qui n'oublie pas pour autant ses origines helléniques, ses mythes pour se les réapproprier et s'en faire nouveaux atours.