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Déception militante...
Aujourd'hui un recueil et une anthologie. Le deuxième opus de Cyril Dion, À l'orée du danger (Actes Sud) et l'anthologie Des voix pour la Terre parue dans la collection Poés’idéal des Éditions Bruno Doucey.
L'un comme l'autre propose une lecture poétique de la situation dramatique dans laquelle les activités humaines ont engagé notre planète. Urgence climatique, éco-anxiété, les textes proposés s’inscrivent dans une nécessité d’écrire face au danger, face au déni.
Dans les deux cas, je ne peux qu'exprimer une réelle déception. Certes, ici et là, quelques poèmes réveillent en nous « des picotements délicieux » à « nos ventres offerts à la nuit » : Margaret Atwood dans son « Printemps dans l’igloo », Rita Mestokosho quelques haïkus de Fukushima et d’ailleurs, Cyril Dion par bribes ou Bruno Doucey en personne, montrent qu’il est possible de lier poésie et engament écologique. Malheureusement, trop souvent les poètes semblent perdre leur poésie face à la démesure, face aux enjeux. Parfois simplistes, factuels, naïfs ou faussement crus, ils n’arrivent à trouver le ton juste, en tout cas à me séduire et c’est bien dommage car j’apprécie vraiment les anthologies de la maison Doucey (et nous en reparlerons), tout comme Cyril Dion, sa gentillesse et son engagement sans faille.
Mais il manque l’essentiel : la vibration des mots qui nous pousse au combat.
Matthieu Limosino, 6 avril 2022
paru sur Instagram dans les [bribes de poésie]
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