Dernière pensionnaire de la maison Doucey, Laura Lutard s'est faite notamment remarquer aux côtés de Rim Battal lors des soirées immersives du Bordel de la poésie, maison-close des mots, où le client paye son poème comme une 'private dance', dans l'ambiance d'un XIXème alternatif.

Ici, rien de tel. Pourtant, les sens sont encore sollicités et, c'est tout le corps qui entre en lecture. Emmené(e) dans cet échange physique avec la mort, la jeunesse, les mots et les silences, la vie bourdonne, palpite, comme l'envie d'en découdre, « c'est une révolte hémorragique / qui se tapit sous ma langue ». On se laisse alors porter, et malmener avec plaisir « partie de ping-pong / entre adversaires / égaux ».

L'amour est y parfois ardent coït, caresses, entre veines et paupières, clameurs et épuisement. L'équilibre difficile des dichotomies, de sa propre histoire. Pourtant, ce qu'il reste après toute épreuve, c'est toujours nous, dans notre essence, essentiel(le). Et si on se sent trop seul(e), « faire du vide un ami ».