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Ceija Stojka - Auschwitz est mon manteau
Éditions Bruno Doucey (2021)

Rescapée des camps de la mort, alors qu'elle n'était qu'une enfant, parce qu'elle était Rom, Ceija Stojka s'est longtemps tue. Et puis, la cinquantaine avançant, le besoin de parler, de témoigner de son sort, celui des siens, « Race à détruire », pour ne pas étouffer.

Elle apprend alors à lire, à écrire et écrit, comme elle sera plus tard peintre, autodidacte, lui donnant une très grande liberté, lexicale, syntaxique.

Si son témoignage est bien sûr des plus forts, ce n'est pourtant pas ses textes racontant l'horreur concentrationnaire, la barbarie nazie qui, de mon point de vue, révèlent la poétesse, à l'exception de celui qui offre son titre au recueil. Elle transparaît davantage, lorsque les choses apparaissent par touches, nous plaçant alors devant ces cicatrices béantes.

La poésie de Ceija Stojka est simple, touchante, lorsqu'elle est femme, simplement une femme, elle, forte et fragile, jeune fille, mère, puis mûre, racontant, ce quotidien, une culture, et puis, ce temps qui nous rattrape finalement toujours « pour faire de [nous de] beau[x] cadavre[s] », heureux.

Matthieu Limosino, 26 septembre 2022
paru sur Instagram dans les [bribes de poésie]
 
   
   

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