Le Cri du Caire est un trio composé du saxophoniste ténor Peter Corser et du chanteur égyptien Abdullah Miniawy, que l’on connait déjà ensemble au sein du projet Lumio, et du violoncelliste Karsten Hochapfel, pilier du groupe Odeia. Pour ce premier album, ils sont régulièrement rejoints par le trompettiste franco-suisse Eric Truffaz (pour finir le name dropping), offrant une palette musicale riche et atypique.

Le Cri du Caire, comme celui du poète, se joue des frontières, proposant un parcours, errance nomade, envoûtante et habitée, à travers des espaces, des silences, et des temps pleins que ne renieraient en rien les amateurs de jazz contemporain, tels ceux du label ECM qui permit ces belles rencontres artistiques, comme celle du tunisien Anouar Brahem (oud), John Surman (saxophone) et Dave Holland (contrebasse) pour l’enregistrement de l’album Thimar.

Cosmopolite et universel dans ce qu’il a de plus beau, Le Cri du Caire dévoile des contes splendides venus d’Orient dans les volutes des sonorités cuivrées, le bois et les crins de l’archet. La voix d’Abdullah Miniawy est alors empreinte de la révolte des printemps, de leur mémoire. Libre, il est un passeur, et son réseau, à pied, nous emmène, bien au-delà des vols d’oiseaux.