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Carole Bijou - Ventres
Éditions Lanskine (2022)

Je est une femme. Je est un homme. Je vis - l'un et l'autre, de l'un - à l'autre. Une relation qui s'établit et qui s'interroge sur son devenir. L'injonction sociale de devenir mère, père, plutôt qu'amants. Que faire alors de l'enfant. Désiré ou non. Qui vient et ne vient pas... Et ensuite ?

Carole Bijou « emplo[ie] le mot juste [pour] nous parl[er] du cœur [...] sans être vulgaire ni impudique ». Nos cœurs, « nos corps [qui] veulent désirent décident sont obligés » d'être ce que nous sommes : nous sommes.

Ventres est intime : « tu mets tes doigts entre mes cuisses » et interroge le désir, le besoin qui dissocie femme et mère, « [s']en remet[tant] à l'épiderme ». Et celle qui refuse ou simplement ne suit pas la ligne tracée, a pris une autre voie, peut-elle est-elle comme les autres ? « être mère père comme une prétention », l'obligation de se reproduire.

Et puis ceux qui pensent le corps des femmes à leur place alors que chacun chacune « peu[t se] réinventer / nous pouvons créer d'autres formes » qui permettent d'être « au milieu de [s]oi-même, de trouver « [s]a vérité ».

Ventres nous emmène « à la lisière [...] là où tout est encore possible », l'inconnu fantasme et inquiétude. Et Carole Bijou nous rassure car, quoi qu'il arrive, quels que soient nos choix, « il faut de l'amour » et par ses confidences, elle nous en donne, et nous l'accueillons en toute confiance, au creux de nos Ventres.

Matthieu Limosino, 19 juin 2023
 
   
   

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