C'est une femme dans Athènes. Des déambulations dans les rues, les traces du passé, histoires personnelles, familiales, immémoriales et mythologiques. Les ruines, la pauvreté « des hommes de 50 ans, bien habillés, qui fouillent les poubelles » et la mort qui rôde, qui s'approche à pas de tortue.

Raconter. Raconter la ville, durant les semaines passées, « Une petite fille qui se penche sur la fontaine, / Une jupe qui vole. Papa qui meurt. / Les journaux pendent, tenus par des pinces à linge. » Se raconter.

L'écriture de Joanna Dunnis est pudeur, ancrée dans l'Attique, le parfum des Balkans, la mer qui baigne tout, « J'étais hypnotisée, rien d'autre que lui, ses cheveux longs et mouillés, son torse bruni, ses jambes balafrées ». 

"Topos", le lieu, l'endroit... La proximité et des uns et des autres. L'Égée, l'Ionienne, les Cyclades, « Tinos, Mikonos, Syros, Sérifos...» Toponymie. Étrange et familière. Hommes et femmes de la mer, marins et pêcheurs, bronzés et baigneurs dont « la main / Traça l'horizon [...] Et nous de vivre ».

Topologies nous fait déambuler dans Athènes et dans nos vies, parfois plus loin, un prolongement : l'Ukraine, l'Afghanistan, mille visages, « mes draps oubliés, la chaleur immobile ». C'est tout un monde qui surgit « dans les pliures d'un livre ».