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Laura Schlichter
poétesse



Laura Schlichter est née en 1978, à Besançon. Diplômée d’un Master 2 en Marketing, elle bâtit sa carrière dans la Communication et la formation. Après de nombreux voyages et une expatriation en Finlande, c’est à Bruxelles qu’elle s’installe.

Laura se lance passionnément dans la poésie par la pratique du slam en 2020, lors d’un stage dirigé par Lisette Lombé. À partir de ce moment, elle fait de son compte Instagram @Laura_dans_lair un laboratoire personnel poétique où l’exploration des formes et des thèmes lui donne l’élan pour une écriture quotidienne.

Elle rejoint le collectif bruxellois Slameke avec lequel elle anime des scènes ouvertes et des ateliers d'écriture. Elle participe aux saisons 4 et 6 du Serveur Vocal Poétique, dont les anthologies paraissent aux éditions La Chouette Imprévue. Murmurations, son premier recueil écopoétique, naît en avril 2023 chez maelstrÖm reEvolution. Elle participe aux recueils collectifs 56 Descentes dans la maelström et On ne s'excuse de rien (vol.2), parus aux mêmes éditions. Recoudre la Nuit, sorti en mai 2024, est son second recueil.

Depuis 2023, elle est régulièrement invitée à des scènes et festivals de poésie : Le Rayon Vers (Amiens), le fiEstival (Bruxelles), Tilleul et Verlaine (Gaume), Festival Livresse (Charleroi), La Chair Poétique (Bruxelles).

Elle est la poétesse invitée du second numéro de la revue Vert Combat.

 

bibliographie
Recoudre la nuit, maelstrÖm reEvolution, 2024
Murmurations, maelstrÖm reEvolution, rootleg #15, 2023

 

Figure dans les numéros suivants



Entretien autour de son recueil Murmurations publié en 2023 par l'éditeur belge maelstrÖm reEvolution.

Comment est né Murmurations ?
C’est une claque, un coup de foudre poétique pour un mot : "murmuration". La magie, d’abord, de ce phénomène dont l’humain peine à comprendre la réelle mécanique. Le spectacle époustouflant de la nature. Mais aussi, mon idée du "Nous" : l’urgence d’un mouvement commun, positif et géné rateur de solutions. « Murmurations » est aussi le nom de mon tout premier slam, écrit en novembre 2020, lors d’un stage d’initiation animé par Lisette Lombé. Un texte né pour digérer les violences policières commises contre un camp de migrants à Paris. Il aura fallu trois ans d’écriture quotidienne, avec mon écoanxiété comme fil conducteur, pour envisager de composer un recueil. Je le voulais comme un appel pour sortir de l’immobilisme et de la résignation. Ce titre s’est imposé comme une évidence.

Vous définiriez-vous comme écopoétesse ?
Bonne question ! J’ai mis tellement de temps à me dire poétesse que je préfère ne pas ajouter de label supplémentaire. J’ai besoin du large et du libre pour écrire. M’autoriser une voix dans cet art reste un défi quotidien.

Pensez vous que les poète.sse.s sont suffisamment engagé.e.s sur ces questions ?
Étymologiquement, ce qui nourrit l’écriture des poète.sses, c’est d’abord l’observation du oikos (racine du mot éco), c’est-à-dire de l’habitat. Pourtant, je trouve que peu de poèmes traitent de l’urgence climatique. Je le constate aussi sur les scènes slam : une infime partie des textes abordent ce sujet. Nous aurions besoin de plus d’actions poé tiques et de mobilisations autour de la préservation du Vivant. Cela me semble essentiel.

Comment aborder en poésie ces problématiques ?
Je me souviens que ce besoin puissant de constituer ce recueil est né au lendemain de la publication d'un rapport du GIEC en 2022, qui nous disait en substance : « Il nous reste 1 000 jours pour nous sauver la peau. » J’étais pétrie d’angoisse. Je pensais à mes deux enfants, désespérée par le sort qu’on leur avait fabriqué. Dans Murmurations, j’aborde l’urgence climatique sous l’angle du mouvement : un fracas d’abord, puis une bascule, pour aboutir à cette nécessité vitale de se mettre en marche, ensemble (« Nous sommes le nous, noué, des lendemains qui chantent »). Ce recueil s’adresse à celles et ceux qui, comme moi, ne savent pas comment faire le premier pas. Je voulais leur dire : peu importe, tant qu’on est ensemble. Alors, existe-t-il une meilleure façon qu’une autre de parler d’écologie ? Je crois que les approches de toutes natures sont précieuses. Je dirais même que donner à ce combat sa juste place dans la littérature est fondamental.

Faudrait-il se laisser porter et ainsi créer pareilles Murmurations qui feraient que les textes des un.e.s emportent les autres sans jamais pourtant se télescoper, dans une foisonnante chorégraphie ?
J’adorerais pouvoir coordonner une anthologie sur le sujet. Que les voix se relient et em barquent d’autres plumes. Nos regards, nos expériences, nos questionnements sont pré cieux. Ils racontent et témoignent. Ils disent à la génération qui grandit – et qui, peut-être un jour, nous lira : nous sommes le vivant et nous ne baissons pas les bras !

Propos recueillis par M. L.

 


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